prep mentale

L’importance de la préparation mentale chez le joueur de tennis

La préparation mentale(PM) en France est de plus en plus répandue, et si certains ne jurent que par elle, beaucoup la voient comme un outils secondaire.
La préparation mentale est omniprésente dans la pédagogie que je met en place, du débutant, du loisir, au compétiteur le plus aguerrit.
Le constat est simple à faire, combien de match avez-vous perdu sans être rincé physiquement, mais parce qu’aucune balle ne rentrait dans le court, faute de stress?
Combien de vos élèves passent à côté d’un match soit disant parce qu’il ne bouge pas ses jambes, parce qu’il « ne sent rien aujourd’hui » ou parce qu’il manquait de volonté ?
Pour moi la préparation mentale, même si elle a (et doit avoir) ses limites, est bien plus vaste et bien plus utile que ce que peuvent penser joueurs, parents et professionnels.

I – Le Delta entre entraînement et le match

A) Le constat

Ce qui m’a poussé à introduire la PM dans mes cours, quel que soit le niveau de jeu, est la différence entre le niveau de jeu entre l’entraînement et les matchs. Quoi de plus frustrant que de passer des heures et des heures sur des points techniques ou tactiques, pour qu’ils n’apparaissent
d’aucune manière quand vient l’heure des matchs ou des points importants?
Si une certaine différence est naturelle, on la connaît tous, elle ne doit pas être trop grande. Si c’est le cas, elle cause alors troubles, frustrations et incompréhension.
D’un point de vue interne, cette différence de niveau peut faire perdre confiance en soi, en son entraîneur, ses parents, son entourage et faire remettre en question des choses qui paraissaient naturelles jusqu’alors.
D’un point de vue externe, en tant qu’entraîneur, nous avons tous entendu parents, membres du club dire aux bords des terrains les fameuses répliques : « il ne bouge pas ses jambes », « mais qu’est-ce qu’il a aujourd’hui », « il aurait dû monter », « elle était facile celle-là ». Couplé à quelques faux encouragements stressés de la part de l’entourage, avec des tons tantôt impatients, tantôt menaçants.
Qu’espère-t-on en faisant cela, et surtout pour nous, coach, qu’attendons nous pour changer ça?

B) La réaction de la FFT

Pour la Fédération ce delta entre entraînement et compétition s’explique principalement par le manque de pratique de compétition.
En 2015, la FFT lançait alors son programme Galaxie Tennis, très largement « inspiré » de la méthode Cooleur d’Olivier Letord. Cette réforme, qui a connu plusieurs évolutions depuis, est maintenant adoptée un peu partout en France (même s’il subsiste encore des zones blanches), et doit permettre à chaque enfant d’avoir une balle, un terrain et des compétitions adaptés à son niveau et à son âge. Le but étant d’emmener les enfants de moins de 11 ans à rester plus longtemps dans le tennis (fidélisation), et à se familiariser avec la compétition. En ce qui concerne la compétition, qui est le sujet d’aujourd’hui, il me semble que l’objectif est encore loin d’être atteint.
En effet il n’existe encore pas assez de compétitions favorisant la diversité des niveaux/âge dans certaines régions ou départements dans lesquels il est compliqué de « remplir » ces petits tournois appelé plateaux. Ce sujet fera d’ailleurs l’objet d’un article ultérieur. Le fait est que dans certaines régions, un enfants ne pourra pas pratiquer plus d’un ou deux tournois (ce qui est déjà mieux que rien dirons nous), mais surtout ces plateaux sont devenus de plus en plus les miroirs des compétitions classiques : organisation, convocation, pression du résultat, entourage oppressant…
Quand on voit un entourage qui, dès le niveau orange, voir rouge, se plaint de la hauteur des filets, des respects de l’équité des temps de repos, des terrains utilisés, des balles utilisées, on se demande si l’objectif de dédramatisation de la compétition est rempli. Je ne le pense pas. Si ce n’est pas le cas, il n’est à blâmer personne, ces plateaux peuvent être organisés par des bénévoles, des acteurs qui n’ont pas conscience de cela. Nous, enseignants, pouvons avoir conscience de cela et pouvons changer les choses, alors commençons, si nous en organisons, à ne pas laisser ces dérives s’installer dès le plus jeune âge.

II – Former

A) Former les élèves

Mettre en place dès le plus jeune âge, pendant les séances de tennis, par des jeux en équipe, par des jeux les aidant à la gestion de la victoire comme de la défaite. Des explications sur nos attentes envers eux sont très importantes, elles permettent de ne pas les laisser dans le flou et dans une gestion solitaire de la notion de victoire/défaite.
Dans l’ensemble de mes séances, je tente aussi de trouver l’équilibre entre un taux de réussite relativement élevé et un goût de l’échec. L’échec est inhérent à notre pratique et ne doit pas être effacé, sinon il provoquera frustration lors des matchs.

a) Partenaire

La prise de conscience du fait que le tennis ne se joue pas seul est une chose qui me paraît primordiale. Tout enseignant connaît la fameuse réflexion : « l’autre frappe trop fort ». Il est de notre devoir d’enseignant de mener les enfants vers une logique moins individualiste de notre
discipline, tout en sachant que la maîtrise de leur tennis leur permettra de mieux faire jouer le partenaire en face.

b) Adversaire

Faire comprendre à l’élève que le tennis ne se joue pas seul et qu’il doit faire avec un partenaire permet de faire le pont avec le match, où un adversaire doit être pris en compte. Ainsi, il est plus facile de lui faire comprendre qu’une victoire, mais surtout une défaite ne dépend pas que de lui.
Avoir pour seul objectif de gagner, n’a donc pas de sens, puisque c’est se donner un objectif qui n’est pas atteignable que par soi-même.
Cela permettra en plus de faire de la défaite une progression, en prenant en compte l’adversaire, car la plupart du temps, une défaite n’implique que nous-mêmes : j’ai mal joué, j’aurai dû faire ça, sans prendre en compte les actions de l’adversaire.

B) Sensibiliser les parents

Sensibiliser les parents est essentiel à l’évolution des mentalités et à la réussite de la préparation mentale qui peut être faite par un coach diplômé.
Des actions simples peuvent être mises en place afin de faire évoluer l’enfant vers un développement plus positif, moins stressant, et donc plus qui le fera plus progresser. Par exemple féliciter la victoire sans exagérer, et ne pas dramatiser la défaire, sans la faire disparaître car le but
d’un match de tennis est bien de remporter la partie.
Il ne s’agit pas de mettre de côté l’importance de la victoire, mais plutôt de la voir comme une conséquence inévitable quand il y a progression. Si l’envie de gagner est un moteur puissant, se concentrer sur des objectifs tactiques en match qui ont été travaillé en amont mèneront tôt ou tard à la victoire. Si il faut s’adapter à chacun, j’ai eu bien plus d’élèves perdants par peur de perdre/gagner, que d’élèves perdant par manque d’envie de gagner.
Impliquer les parents dans l’évolution de leur enfant, dans les attentes tactiques que nous pouvons avoir sur le prochain tournoi, permet alors de rediriger l’attention sur le plaisir et progression de l’enfant plutôt que sur victoire/défaite qui ne dépend pas que de l’enfant.

Pour résumer, n’oubliez pas que :

  1. C’est le sport de votre enfant, c’est SON moment.
  2. Le tennis n’est pas un sport simple, il faut du temps pour en maîtriser tous les aspects et beaucoup n’y parviennent pas dans toute une vie, alors soyez indulgents avec vous-même ou vos proches.
  3. Les remarques faites à vos enfants sont pour la plupart du temps repoussé de façon consciente ou inconsciente. Préférez une communication directement avec la personne de confiance qu’est
    l’enseignant de votre enfant, il sera plus à même de faire « tampon » et de vous expliquer les choses, ainsi que les transmettre à votre enfant.

Si vous souhaitez travailler et avoir un mental d’acier, n’hésitez pas à me contacter, nous trouverons des solutions personnalisées à chaque situation.

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